hypnose moderne – Kevin-Finel.fr http://kevin-finel.fr Le Blog Sat, 27 May 2017 09:19:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.7.7 71562892 Un livre à Venise… http://kevin-finel.fr/livre-a-venise/ http://kevin-finel.fr/livre-a-venise/#comments Sat, 27 May 2017 09:03:03 +0000 http://kevin-finel.fr/?p=756 Voici une vingtaine de jours que je suis à Venise, réalisant un vieux rêve : jouer les écrivains, écrire un livre au bord des canaux dans les petits quartiers de la Sérénissime délaissés des touristes. Ecrire et ne rien faire. J’écris un livre sur l’hypnose. C’est prévisible n’est-ce pas ? Sans doute. Pourtant, ces derniers temps, d’autres [...]

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Voici une vingtaine de jours que je suis à Venise, réalisant un vieux rêve : jouer les écrivains, écrire un livre au bord des canaux dans les petits quartiers de la Sérénissime délaissés des touristes. Ecrire et ne rien faire.

J’écris un livre sur l’hypnose. C’est prévisible n’est-ce pas ? Sans doute. Pourtant, ces derniers temps, d’autres envies d’écriture prennent vie dans mon imagination. Je les retiens. livre hypnose écriture kevin finelC’est que…  Je n’ai jamais vraiment écrit sur l’hypnose ! Quatre livres sur l’autohypnose, un sur la communication hypnotique avec mon complice Jean Dupré…  Mais jamais rien sur l’hypnose.  Quand j’y pense, ce n’est pas très sérieux… Il est temps de s’y mettre : les romans attendront encore un peu…

Plus précisément, ce livre est orienté vers la pratique, il consiste en une sorte de manuel, une méthode. Cela a déjà été fait ? Oui, d’une certain façon…  Mais – je crois – pas dans cet esprit.
Je lis à peu près tout ce qui paraît sur l’hypnose. Il y a des auteurs que j’aime, qui ont inspiré ma pratique : Erickson, O’Hanlon, Rossi, Watzlawick, Roustang et quelques autres… Mais il y a un livre que je n’ai jamais lu. Un livre qui apprend réellement comment on pratique l’hypnose, des bases aux outils avancés. Un livre qui décompose, qui entre dans l’infiniment petit de l’hypnose, tout en donnant une vision globale des méthodes. Qui parle des processus de changement, allant puiser dans ceux des traditions anciennes autant que dans l’apport des neurosciences…

Pourtant, quand je pense à mes débuts, ce livre j’aurais aimé le lire. Peut-être est-ce le rappel de ce manque qui guide aujourd’hui mon envie écrire ?  L’envie de tenter de donner à d’autres ce que je n’ai pas eu quand j’ai abordé cette discipline ?

Et puis… l’hypnose évolue.

Au fond, l’idée d’écrire ce livre n’est pas récente :  à chaque fois que je réécris le programme des formations données à l’arche, je me dis qu’il y a matière à en faire un livre. Mais à chaque fois, les idées évoluent. Un nouveau programme est à peine sorti que j’envisage les prochaines évolutions, guidé par une éternelle insatisfaction… C’est que ça fige les idées d’écrire ! Ça a un côté effrayant de figer une pensée en évolution.

Mais là, ça y est. L’écriture est lancée. Et au fil des pages, je me rends compte qu’il était grand temps…

C’est qu’après plus de 15 ans de pratique, il y a un style qui s’est dessiné : il est temps d’en rendre compte. Avec les années, est née une façon de penser l’hypnose, de la pratiquer, de façonner les états de conscience, de comprendre comment influencer cet équilibre précaire et limité qu’on nomme souvent « état ordinaire de conscience ». Je l’ai parfois un peu expliqué dans des cabinets publics, mais c’était par bribes, à la volée et sans cohérence.

L’Arche a été un lieu de gestation pour ce style. J’y ai jeté les premiers ingrédients et puis d’autres s’y sont retrouvés, s’en sont inspirés… et ont apporté leur pierre à l’édifice. Un groupe s’est créé, puis une école, une équipe. Elle est dynamique, exigeante, insatiable… il y règne une joyeuse émulation née de l’envie de faire murir l’hypnose, d’ériger cette pratique en art.

Cette hypnose, maintenant, a son identité.

Parmi de nombreuses idées motrices, il en est quelques-unes auxquelles je tiens particulièrement, et qui pour moi définissent cette hypnose « archienne » :

  • Une hypnose non dogmatique. J’en suis assez fier, surtout au moment où l’on voit éclore des hypnoses qui imposent des grilles de lectures aliénantes, sous couvert de mots attirants aux connotations spirituelles ! J’ai toujours pensé que l’hypnose devait libérer des règles et non en inventer. Que l’on se doit, en tant qu’hypnotiseur, d’éduquer à la liberté plutôt que mettre les gens sur de nouveaux rails, aussi séduisants soient-ils ! Pas d’ésotérisme de confiserie donc, mais plutôt une façon de décoder le réel, un désir d’aller dans la matrice des suggestions et de percer les codes de la subjectivité.
  • Une nouvelle façon d’envisager le processus inductif. Je me souviens avoir suivi des cours dans une école où l’enseignement de l’induction était si vague que ce vague même était au final tout ce qui restait de l’induction : de la soupe sous couvert d’être non directif. A d’autres endroits, on m’a donné des scripts à lire : fastfood hypnotique, malbouffe inductive.Il m’a fallu des années, inspiré par quelques géants – Erickson en tête – et par le besoin d’adapter l’hypnose à notre modernité, pour proposer des méthodes cohérentes : celles qui, à mon sens, permettent de guider au mieux les mouvements de la conscience.
  • Créer des états variés. Abandonnons définitivement l’idée d’un état d’hypnose unique –mon dieu quel archaïsme encore si souvent enseigné ! – pour aller vers l’idée que l’hypnose représente l’ensemble des outils permettant d’influencer la construction subjective d’un individu. Et ils sont magnifiques ces outils. Ils demandent de savoir jongler avec les mots, les rythmes, les patterns…
  • Une façon d’utiliser les suggestions indirectes. L’utilisation des suggestions a été théorisée depuis des décennies… mais il existe des façons de les travailler, de densifier le langage suggestif ou encore de travailler avec la résistance, qui n’ont pas encore été approfondies.
  • Une façon de penser le rapport. Ce rapport, si important en hypnose et si souvent négligé… Le lien entre le praticien et celui qui est guidé ne peut exister que si le praticien en question se considère comme étant lui-même l’outil… et qu’il façonne cet outil avec rigueur et exigence.
  • Une façon enfin de considérer l’hypnose comme un outil de changement. En se débarrassant progressivement des protocoles qui alourdissent la pratique, en s’inspirant des découvertes en neuroscience tout autant que de traditions anciennes, je crois que l’hypnose peut devenir une discipline à part entière. Ni médecine, ni psychologie, ni psychothérapie… Elle peut devenir une hypnologie : une science de l’hypnotique, de la suggestion et du subjectif.

Après plus de 15 ans, il est sans doute temps de partager toutes ces idées, de les détailler, de les mettre en théories et en exemples. Et puis, je sens bien que je suis plus proche de la fin de mon parcours dans l’hypnose que du début… D’autres envies prennent vie dans mon imagination. Je les retiens encore un peu…

Après une vingtaine de jours à Venise, il y a près de 200 pages. Je n’en suis pas à la moitié. Le chantier est plus long que prévu ! C’est bien : qu’il dure : c’est qu’il y a beaucoup à partager ! Je sens aussi que quelques articles vont ponctuer la suite de cette rédaction : à suivre…

K.F.

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