finel kevin – Kevin-Finel.fr http://kevin-finel.fr Le Blog Sat, 27 May 2017 09:19:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.7.7 71562892 L’hypnose, pour se libérer de certaines dépendances ? http://kevin-finel.fr/lhypnose-se-liberer-de-certaines-dependances/ http://kevin-finel.fr/lhypnose-se-liberer-de-certaines-dependances/#comments Sat, 20 May 2017 11:35:40 +0000 http://kevin-finel.fr/?p=757   Récemment, a été publiée sur la chaine YouTube de l’Arche une séance d’hypnose tirée d’un cabinet public et dans laquelle je travaillais avec un jeune homme qui désirait stopper sa consommation de cannabis*. J’ai depuis reçu quelques questions intéressantes à ce sujet, notamment de la part de personnes qui souffrent de dépendances à différentes substances comme [...]

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Récemment, a été publiée sur la chaine YouTube de l’Arche une séance d’hypnose tirée d’un cabinet public et dans laquelle je travaillais avec un jeune homme qui désirait stopper sa consommation de cannabis*. J’ai depuis reçu quelques questions intéressantes à ce sujet, notamment de la part de personnes qui souffrent de dépendances à différentes substances comme la morphine, l’alcool, différents types de somnifères ainsi que d’autres drogues plus ou moins douces … 

hypnose et dépendancesAussi, j’ai eu envie de partager quelques réflexions sur ce sujet, d’expliquer les pistes explorées dans cette séance à travers deux cas complémentaires qui me semblent emblématiques de ce type de travail. Je précise ici, fidèle à ma vision de l’hypnose, que je ne considère pas ce travail comme visant à réparer ou à soigner la dépendance. A mon sens, il s’agit d’explorer et possiblement d’aider à libérer en créant de nouvelles options. L’hypnose est avant tout une méthode de pédagogie cognitive, nous permettant de mieux utiliser nos possibilités.

*pour ceux qui le souhaitent, la séance en question est visible ici : https://www.youtube.com/watch?v=nv8SXFvGJlw  

 

Eduquer aux états de conscience

Mon intime conviction est que nous aurions bien moins de problèmes de dépendance et d’addiction dans notre société si nous pouvions inclure dans l’éducation une sensibilisation à l’exploration des états de conscience.

Avez-vous l’impression de pouvoir créer l’état interne dont vous avez besoin à chaque instant ? Savez-vous par exemple vous concentrer quand il le faut ? Vous endormir très rapidement quand vous le décidez ? Vous détendre en cas d’envie ou de besoin ? Changer d’état d’esprit quand quelque chose vous préoccupe ? Déclencher votre créativité ou augmenter votre confiance pour franchir un obstacle ou une épreuve ?

Même si vous répondez positivement à toutes ces questions, vous avez sans doute conscience que ce n’est pas le cas pour une immense majorité d’individus dans notre société. Combien d’enfants rencontrent des problèmes de concentration ? Combien de personnes sont prises par le stress de leur travail même quand elles rentrent chez elles ? Pire encore : si on questionne, par exemple, des personnes qui ont un bon sommeil ou une bonne gestion de leur stress, elles n’ont généralement aucune idée de la façon dont ça fonctionne. Aussi, si un jour quelque chose dérègle leurs bonnes habitudes, elles ignorent comment s’adapter à la situation.

Je ne suis pas partisan d’un total contrôle de soi, ou de l’optimisation permanente que notre société nous vend parfois.  La course à la performance promue par le développement personnel m’a toujours repoussé… Mais ce que j’évoque ici relève d’une simple recherche de liberté : il me semble qu’un être humain devrait pouvoir choisir en toute simplicité l’état interne dans lequel il se trouve. Il devrait être capable de s’adapter en fonction de ses besoins et de la situation rencontrée. Ce que je constate, c’est que peu de personnes savent comment y parvenir.  Dans nos sociétés, si une personne a besoin d’un état qui lui échappe, elle cherchera non pas une solution intérieure mais une solution extérieure : c’est à ça que nous sommes conditionnés et je pense que c’est un terrain propice à la dépendance. Ça commence par un petit somnifère ou un calmant léger après une journée stressante ou avant un événement important par ces pilules qui boostent les capacités des étudiants ou encore un verre de vin pour se détendre ou se sentir plus à l’aise en société… Mais que se passe-t’il quand ces substituts deviennent un peu plus que du confort, quand ils apparaissent comme indispensables ?

se libérer des dépendancesSi nous avions une éducation aux états de conscience, nous serions capables d’analyser l’effet du somnifère, de le modéliser pour ensuite le reproduire et créer plus facilement le sommeil. Dans un tel cas, on se retrouverait dans une étape d’apprentissage normale. Cette forme d’éducation n’existe pas – pas encore ? –  mais l’hypnose rend possible un tel apprentissage.

 

A la recherche de l’état de « flow 

Je me souviens encore des deux expériences qui m’ont mené à réaliser l’étendue de ce potentiel, et qui ont conduit à ce qui est esquissé dans cette vidéo. Je travaillais alors avec un violoniste qui cherchait à atteindre le fameux état de «flow».  Cet état, longuement décrit par la psychologie positive, nommé aussi  « état optimal », peut s’apparenter à un état de forte inspiration, caractérisé par une puissante sensation de fluidité et d’évidence.

Ce musicien, d’une quarantaine d’année, était venu me voir pour tenter d’accéder plus facilement et surtout plus régulièrement à cet état. Comme souvent en hypnose, le travail commence par une collecte d’informations subjectives : je lui posais donc de nombreuses questions afin de l’aider à décrire avec précision l’état recherché. Tout le monde peut bien sur accéder à cet état, mais il semble prendre des caractéristiques uniques pour chaque personne : parfois il est riche de sensations, tandis que pour d’autres il semble être un état dissocié du corps et du ressenti. Il s’accompagne parfois d’un état de fusion avec le monde et l’environnement… et à d’autres moments il donne à ceux qui le vivent l’impression d’être dans une bulle, coupé du reste du monde.

Pour ce musicien, l’état obtenu s’apparentait énormément à ce qui est décrit par les personnes qui prenaient du lsd dans les années 60. J’ai retrouvé depuis, avec d’autres musiciens et artistes en général, des paramètres similaires.  Chose au final peu étonnante quand on sait qu’une grande partie des succès de ces années a été composée dans des états obtenus par ces substances, légales à l’époque…

Lui, le nommait « l’état de grâce » et le vivait sous une forme quasi mystique. Cet état lui arrivait parfois, sans crier gare, à n’importe quel moment de la journée… dans cet état, pour reprendre ses mots, sa musique était inspirée, les sons plus purs et son corps, en jouant, paraissait animé par une force extérieure. Quant à lui, il ressentait un état proche de l’extase.Sous hypnose, nous avons donc passé plusieurs séances pour ouvrir un chemin menant à cet état. J’emploie cette métaphore à dessein : j’avais vraiment l’impression d’avancer avec lui en territoire inconnu, dans la jungle de son inconscient, à chercher la piste menant à un lieu magique mais caché et secret.

La première fois, le «trajet » pris près de 2 heures. Il y avait de nombreuses résistances à dépasser : des croyances limitantes, des peurs du présent et des peurs anciennes…  Apparaissant sous forme d’obstacles ou de véritables monstruosités générés par son inconscient…  Mais une fois arrivé, il devient radicalement différent : apaisé, irradiant d’une joie intense et assez contagieuse.

De mémoire, nous nous vîmes 5 ou 6 fois, et à chaque fois il s’agissait de retourner vers cet endroit, avec plus d’aisance. A chaque séance, sa confiance grandissait, jusqu’au moment où il n’a plus eu besoin de moi pour y retourner. A la dernière séance, il me dit en arrivant qu’il avait pu retrouver cet état plusieurs fois au cours de la semaine écoulée, qu’il y allait désormais instinctivement, mais qu’il en ressortait après pour conserver un rapport normal avec le quotidien : il est vrai que dans cet état il semblait un peu décalé et béat.

Je crois que cette exploration fut aussi marquante pour lui que pour moi : elle m’a ouvert la porte à de nombreuses réflexions et fait avancer sur la quête de ces états de conscience absolus, tels que ceux décrits dans de nombreuses traditions de part de monde.

 

Au-delà de la substance

A la même époque, j’accompagnais avec un écrivain alcoolique. Ecrire sans sa bouteille de rhum était pour lui inimaginable. Tandis qu’il me racontait son addiction et son incapacité à obtenir son état créatif en restant sobre, le lien avec mon musicien est apparu comme une évidence : si j’avais pu aider ce violoniste à se recréer un ressenti digne d’un état de « high », je pouvais bien aider un écrivain à accéder à l’inspiration. La différence, c’est que lui savait trouver son état désiré : sa porte d’entrée personnelle était l’alcool. Pour ma part, j’étais persuadé que les mots feraient un guide tout aussi efficace.

Je prenais des rdv avec lui le matin, seule solution pour l’avoir dans un état de conscience ordinaire et bien entendu je me servais de son imagination, plus développée que la moyenne.J’usais de placebos : nous remplissions un verre d’eau qu’il buvait à petites gorgées en imaginant que c’était son rhum habituel. Dans un léger état d’hypnose, suffisant pour qu’il hallucine l’odeur et le goût de l’alcool, je lui demandais de décrire les effets que ce premier verre devait avoir sur son organisme et ses perceptions.J’attirais son attention sur les sensations de son corps pour amplifier le vécu. Sa mémoire de milles cuites l’aidait à me décrire le processus avec précision. Une heure plus tard, mon bonhomme était passablement soul, avait du mal à articuler et me disait avoir besoin d’une feuille et d’un crayon pour noter les idées qui commençaient à jaillir dans son esprit ouvert ! Je le laissais se concentrer quelques minutes à son art et constatait en effet qu’il semblait à l’aise pour créer dans cet état.

Je l’ai ensuite ramené à son état normal en défaisant ce que nous avions construit.Nous avons alors convenu que cet état pouvait se créer sans alcool. Même pour un écrivain, habitué à flirter avec l’imagination et conscient du pouvoir des mots, l’expérience était troublante. Redevenu sobre, sans effets secondaires, il n’avait qu’une envie : vérifier que ce n’était pas un coup de chance.

Plusieurs séances ont ensuite été nécessaires pour affiner ce travail : comme pour le violoniste, il s’agissait de baliser un chemin, un trajet mental, de l’aider à l’arpenter dans un sens et dans l’autre.Il faut ici prendre en compte un élément important : l’imagination est mouvante. Retrouver un état de conscience précis consiste en quelque sorte à se repérer dans une forêt dans laquelle tout est susceptible de se déplacer, sans logique apparente. Retrouver son chemin n’est pas de tout repos et les points de repère ne sont pas toujours évidents…
Une fois ce travail effectué, nous avions tous les deux envie d’aller un peu plus loin :  si son cerveau pouvait lui faire ressentir cet état, qu’est ce qui nous empêchait maintenant de l’améliorer ? Pourquoi ne pas créer un état qui contient les éléments recherchés dans l’état d’ébriété, en enlevant les aspects désagréables ? Pourquoi ne pas amplifier certaines caractéristiques utiles ? On dit souvent que notre inconscient n’a de limites que celle de notre imagination… alors l’exploration a continué, jusqu’à donner vie à un état bien plus intéressant que celui que le rhum était capable de générer.

Je suis resté en contact assez longtemps avec lui, ayant ensuite reçu plusieurs membres de sa famille en accompagnement. Un jour, il m’a dit avoir presque stoppé sa consommation d’alcool, mais sans l’avoir vraiment recherché : boire un verre dans un cadre amical lui était agréable, mais une fois seul il préférait jouer avec son inconscient par lui-même quand il avait besoin d’écrire ou en cas de stress. Il nommait ça ses « cuites oniriques » et se sentait évidemment en bien meilleure forme physique…

 

Quand l’homme apprivoisera le pouvoir des mots

hypnose et dépendanceJ’ai depuis utilisé cette méthode pour aider de nombreuses personnes. Bien entendu, elle n’est pas toujours suffisante ni efficace à tous les coups. Il faut aussi savoir que dans ces deux exemples, les échanges avec ces personnes incluaient un certain travail sur leur identité ainsi qu’une prise en compte des bénéfices secondaires liés aux problématiques rencontrées. Dans d’autres cas, il est important d’explorer les conséquences systémiques : familiales bien entendu, mais aussi professionnelles, et bien d’autres choses encore…

Mais on peut tirer deux idées de ce travail :

  • La première est qu’en cas d’addiction, l’effet recherché par la substance quelle qu’elle soit, peut être obtenu et amélioré par notre cerveau. Parvenir à ce résultat peut considérablement aider à libérer une personne.
  • La seconde est que dans bien des cas, les substances utilisées – légales ou non – le sont pour atteindre certains états de conscience. Cette recherche est au fond saine et normale chez l’homme…  Mais dans notre société très peu d’occasions permettent de l’effectuer en sécurité et de façon constructive. Si la méditation ou le yoga – et bien sur l’hypnose – commencent à être à la mode, ce n’est toutefois que de façon très limitée dans les applications et dans la recherche… et réservé à une infime part de la population.

Je suis persuadé qu’avec une meilleure pédagogie des états de conscience, les comportements addictifs seraient bien moins fréquents, y compris chez les adolescents. Tout le monde aurait ainsi la possibilité d’explorer de nouvelles possibilités intérieures, de développer régulièrement de nouvelles capacités. Dans les cas exposés ici, il s’agissait de recherches autour de l’inspiration et de la créativité. Dans la séance vidéo le besoin était celui d’un simple -mais important – état de bien-être… Les recherches sont multiples et variées.

Imaginez ce que serait une société où tout le monde est initié à l’exploration des états de conscience et puisse explorer dès le plus jeune âge son immensité inconsciente ?

Kévin FINEL

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Régression hypnotique http://kevin-finel.fr/regression-hypnotique/ http://kevin-finel.fr/regression-hypnotique/#comments Sat, 04 Feb 2017 10:53:54 +0000 http://kevin-finel.fr/?p=709 Régressions hypnotiques      Je postais il y a quelques jours sur Facebook un message pour dire ma passion pour la régression hypnotique. Cette technique, dont le but est de faire remonter une personne hypnotisée dans le temps, permet d’accomplir d’extraordinaires voyages intérieurs et ouvre la porte à de multiples possibilités de travail personnel. J’oubliais toutefois [...]

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Régressions hypnotiques 

 

 

Je postais il y a quelques jours sur Facebook un message pour dire ma passion pour la régression hypnotique. Cette technique, dont le but est de faire remonter une personne hypnotisée dans le temps, permet d’accomplir d’extraordinaires voyages intérieurs et ouvre la porte à de multiples possibilités de travail personnel.
J’oubliais toutefois dans mon enthousiasme à quel point cette technique est aussi le lieu de fantasmes, de peurs ou d’incompréhensions : de nombreux commentaires posaient ainsi des questions sur la méthode employée, ses possibilités et ses limites… Certains témoignages évoquaient même des régressions peu éthiques, loin de celles qui permettent, lorsqu’elles sont bien menées, une si belle ouverture à soi.
En lisant ces commentaires, l’envie m’est venue d’écrire ces quelques lignes : pour parler de la régression hypnotique, l’expliquer, et aussi briser quelques mythes. Et puis, surtout, j’aimerais ouvrir la porte à ceux qui pourraient avoir un jour envie de partir en voyage à l’intérieur d’eux-mêmes, de visiter l’histoire de leur construction personnelle.

C’est quoi, une régression hypnotique ?

régression hypotique

Comme beaucoup de personnes, j’imagine qu’il vous arrive parfois, au gré d’un moment de nostalgie ou d’une simple envie de flâner dans le temps, d’ouvrir votre mémoire pour remonter dans un vécu plus ou moins ancien. Comme beaucoup de personnes, vous retrouvez à ces occasions des images, des sonorités… des paroles échangées, la vibration d’un lieu, l’odeur d’un parfum… Bien-sûr, il arrive aussi, parfois, que des souvenirs surgissent d’eux-mêmes : un visage nous rappelle une époque oubliée, une photo nous fait voyager dans l’enfance… un nom, un ton de voix, une musique… Une association d’idées est vite arrivée ! La pensée s’engouffre en un instant dans le flot du temps et nous entraîne dans son sillage.
Mais tout cela se passe dans un état de conscience proche de l’ordinaire : une simple introspection, volontaire ou non, permet ce voyage fugace et superficiel.
Imaginez maintenant ce qui devient possible dans un état hypnotique. Dans cet état, une pensée est plus qu’une pensée ordinaire. L’accès au souvenir est meilleur. L’accès aux mémoires sensorielles aussi : il y a un monde entre se souvenir d’une odeur, et la sentir réellement à nouveau. Un gouffre entre visualiser un visage de notre enfance, et être là, en face de cette personne : pouvoir l’entendre, lui parler, pouvoir la toucher.
Une fois la conscience ordinaire écartée, de nombreuses ressources deviennent disponibles. Mais cela peut aller encore plus loin…

Différents types de régressions

On distingue généralement les régressions hypnotiques « dissociées » dans lesquelles le sujet est conduit dans un état d’hypnose relativement léger. Dans cet état, il replonge dans sa mémoire avec plus de facilité, retrouve des souvenirs anciens et des impressions oubliées. Déjà, il est capable d’un voyage qui ouvre à de nombreuses possibilités de compréhensions, de prises de conscience, de découvertes…
Il y a les régressions hypnotiques dans des états  plus profonds. Elles permettent de retrouver une sensorialité élargie, de remonter plus encore dans le temps : la pensée habituelle s’efface pour laisser place à une pensée plus instinctive, émotionnelle, qui ouvre de nombreuses portes intérieures…
Et puis, il existe les régressions hypnotiques « associées ». Ici, l’expérience est complète : si la personne hypnotisée a 40 ans, quelques minutes après elle n’en a plus que 20, 10 ou 5. Parfois moins. Arrivée là, si elle ouvre les yeux, elle ne reconnaîtra le lieu où elle est, ni la personne qui l’accompagne. Elle est ailleurs, elle y est vraiment. 40 ans ? C’est un futur ! De la science-fiction. On ne se pose pas cette question à 5 ans ! On a d’autres choses à raconter à 5 ans. Bientôt, ce sera 5 ans et demie… mais même ça, c’est loin. Il y a un monde à découvrir d’ici là !
C’est ici que la régression devient merveilleuse… Quand, capable de replier le temps, une personne replonge réellement dans le passé. Le passé devient alors présent et le présent un futur. Les souvenirs de ce futur ne sont temporairement plus accessibles à la conscience. Ils sont temporairement enfouis, mis de côté, « censurés ». Et ce présent devient la totalité. Sensoriellement, émotionnellement, il devient la seule réalité tangible. Comme nous allons le voir ensuite, cette réalité est même susceptible d’en influencer une autre : de réécrire l’avenir…
La première chose qui m’étonne dans ce genre d’expériences, c’est la capacité qu’a notre esprit à accomplir de telles prouesses. N’est-ce pas saisissant ? Cela fait partie de ces expériences qui me font dire que nous dormons quotidiennement sur une mine de possibilités : en comparaison, la pensée et l’imagination du quotidien font pâle figure. Cela revient à comparer la charrette à bras à un lanceur de la N.A.S.A. ; les graphismes minimalistes du premier « Pong », à la réalité virtuelle en haute résolution ! Nous avons développé des sondes capables d’explorer jusqu’aux confins du système solaire, mais pour ce qui est du développement de nos possibilités internes, nous en sommes à l’âge de pierre.
Pourtant, s’il est déjà extrêmement plaisant de revivre « comme pour la première fois » des moments forts de notre existence (notre naissance, un coup de foudre amoureux, un moment de bonheur…), c’est le travail interne permis par la régression qui est, de loin, le plus passionnant : explorer le passé, c’est l’occasion de travailler sur sa construction personnelle, sur son évolution, d’explorer la genèse des limites apprises, des conditionnements ou encore des peurs qui nous habitent… et peut-être est-ce l’occasion de les transmuter. 

Brisons quelques mythes !

Comme le dit avec humour Gustave Parking, « les grands mythes on fait de grands trous dans l’histoire ». Et s’il y a bien un sujet qui charrie des mythes qui lui nuise, c’est bien l’hypnose.  Pour la régression, ils sont nombreux : tordons le cou aux principaux !

On peut retrouver des souvenirs enfouis, et être certain de leur véracité

Faux. Si on constate que le simple fait d’être en hypnose nous permet d’accéder à une mémoire étendue et à des détails autrement inaccessibles, il n’est jamais certain que ces souvenirs retrouvés soient totalement exacts.
Tout d’abord, et contrairement à ce que l’on croit généralement, il est extrêmement facile de créer ou de se créer de faux souvenirs, même sans hypnose. De nombreuses personnes ont exploré cette question… et les résultats sont pour le moins effrayants : par exemple, il a été constaté dans le cadre d’enquêtes policières, que 30% des personnes innocentées par des examens ADN avaient pourtant avoué… des crimes qu’elles n’avaient pas commis.

Sans rentrer ici dans les détails, notre mémoire semble se reconstruire à chaque fois qu’on fait appel à elle et de nombreux biais peuvent l’influencer. Parmi eux, nos émotions, nos croyances, notre besoin de cohérence forment de véritables miroirs déformants. Et cela se passe dans un état ordinaire de conscience. Mais, ajoutez à cela un état hypnotique et vous amplifiez ces biais et autres déformations : dans ces états, l’accès à l’imaginaire est largement facilité et la pensée logique mise de côté. [1] [2]
Ainsi, si je pars dans mon passé en espérant y trouver quelque chose, je risque autant de le retrouver que de le créer. Dans ce cas, mon besoin de cohérence peut pousser mon imagination à créer un souvenir qui me semblera logique. Et bien entendu, si j’ai peur de trouver quelque chose, je me fais aussi une suggestion qui peut amener à construire ce que je fuis.
On pourrait en déduire un théorème : l’inconscient est prêt à nous créer un faux souvenir, si nous espérons qu’il existe, ou si nous avons peur qu’il existe.
Bien sûr, à côté de cela, il existe aussi des exemples étonnants de personnes capables de remontrer des informations vérifiables et extrêmement précises de souvenirs très anciens. De telles prouesses ouvrent la porte à une possible hypermnésie sous hypnose. Mais aucun moyen permet de discerner à coup sûr le vrai du faux, le concret du fantasmé.
Maintenant, est-ce un problème ? Non : on n’accompagne pas une personne en régression pour trouver une vérité ou pour mener une enquête. Un praticien en hypnose, qui a une éthique solide, refusera même catégoriquement une demande de vérité ! [3]
Une régression est proposée comme on le verra plus tard, pour explorer notre construction subjective et non la réalité objective.

Il faut revivre un traumatisme pour s’en libérer

Comme beaucoup, j’ai été bercé par ces histoires étranges : d’aucuns racontent qu’en retrouvant l’origine d’une problématique on s’en libérerait. Que la catharsis serait l’élément clef de tout accompagnement thérapeutique…
A cela je répondrai que j’ai reçu en consultation des centaines de personnes qui avaient eu accès à des remémorations de souvenirs traumatiques dans d’autres formes d’accompagnement. Invariablement leur discours était le même et elles sont venues me voir en me disant que ça n’avait rien changé. Pire même : certaines de ces personnes – et ce n’est pas rare – se sentaient encore plus mal après que l’amnésie qui les protégeait ait été levée. Combiné à l’idée précédente, on peut même se demander si dans le lot certains ne souffraient pas à cause de souvenirs créés de toute pièce par les suggestions d’un praticien peu au fait du problème des faux souvenirs… mais cherchant à tout prix une explication, une raison, un souvenir refoulé, pour justifier des problématiques présentes.
Ces personnes souffraient donc d’une plus grande proximité avec l’objet de leurs angoisses et de leurs peurs. Faire revivre un traumatisme, sauf à vouloir nuire à quelqu’un, s’avère être une bien mauvaise idée.
Et surtout, ce n’est pas du tout l’objet d’une régression en hypnose.

Tout se joue dans la petite enfance.

Non, là encore, ce sont de simples superstitions qui amènent à ce genre d’idée. Bien entendu, l’enfance et la petite enfance sont des moments importants de notre vie, mais une régression n’a pas toujours pour but d’aller aussi loin. Ramener quelqu’un aux premiers moments de sa vie est une chose impressionnante, une expérience marquante, et je suis persuadé que toute personne devrait la vivre au moins une fois. Toutefois, un excellent travail peut être accompli en remontant quelques années en arrière avec un sujet sous hypnose. Remonter à la racine, à l’intention première, n’est pas indispensable.
Mais alors, s’il ne s’agit pas de retrouver des traumatismes et de les revivre, si ce n’est pas toujours une régression dans la petite enfance, et si on n’est pas certain de la véracité de ce que l’on retrouve, pourquoi donc faire une régression ? A quoi sert donc cette technique ?
Peut-être, tout simplement, à explorer autrement le présent…

La régression hypnotique : retrouver l’enfant en nous

Clara a 30 ans, elle est venue me consulter pour des angoisses qui semblent être présentes, sans raison apparente ou connue : « depuis toujours ». Elles prennent de la place ces angoisses, de l’énergie aussi. Elles lui donnent la sensation de ne pas pouvoir avoir confiance en elle et encore moins en la vie. Elle se décrit comme « éteinte » et « rongée ». Ces angoisses prenant parfois la sensation d’un nœud dans sa poitrine, parfois celle d’un vide, d’une absence…
Elle parle peu et semble intimidée à l’idée de l’hypnose… mais est-ce par l’hypnose que les personnes sont intimidées, ou par l’idée de l’inconnu que l’on peut découvrir en entrant à l’intérieur de soi ? Comme beaucoup de personnes que j’ai pu croiser, elle a tenté de nombreuses solutions pour travailler sur elle et elle semble épuisée. Elle vient pour tenter quelque chose de nouveau, avec un peu d’espoir, au cas où… mais pas trop : « vous comprenez, j’ai peur d’être déçue… »
Rapidement, je lui propose une petite expérience pour modifier son état de conscience. Quelque chose de léger, pour commencer. L’idée d’y aller doucement semble la rassurer… et à peine les yeux fermés, elle s’abandonne, totalement, comme si se laisser guider était un soulagement…

Pourquoi avoir choisi d’aller vers une régression hypnotique avec Clara ? Il serait long d’expliquer ici en détail les raisons qui font que l’on choisit une approche plutôt qu’une autre pour accompagner quelqu’un : les facteurs de décisions sont multiples. mais, pour répondre à une question que l’on me pose parfois, ce n’est pas le client qui dit « je veux une régression ». On parle, on échange, et de là le praticien choisit ses outils et sa stratégie (Peut-être que ce thème fera l’objet d’un futur article ici).
Au fil des mots, l’état d’hypnose s’approfondit. Minute après minute un nouvel état de conscience prend naissance : dans celui-ci, la réalité est malléable. Un peu comme un forgeron qui porte son métal à haute température pour pouvoir le travailler, l’hypnotiseur chauffe l’esprit de son sujet pour le faire passer de la rigidité des conditionnements à la fluidité et la plasticité d’une liberté intérieure.
Puis, vient le moment de remonter dans le temps : je lui propose de retourner, progressivement, vers une époque de sa vie où cette angoisse n’existait pas encore.
Elle a 4 ans. Son visage n’exprime plus le poids des ans, une innocence s’y dessine. Elle me dit quelques mots, des mots simples ; prononcés avec une voix d’enfant. Elle semble joyeuse. Elle semble attendre quelque chose. Je lui demande de prendre du recul, de se regarder depuis l’extérieur. De se regarder avec tout son esprit. régression hypnotique

Elle a 30 ans. Elle observe une ancienne version d’elle-même qui a 4 ans. Une émotion monte, des larmes. « Je sais où elle est : chez mes grand parents. Ce jour, c’est le dernier où elle…. où je verrais mon grand-père. Je l’aimais si fort… ». D’autres émotions, plus fortes encore, remontent à la surface. A cet instant, elle sait ce que cette petite fille va vivre, ce qu’elle va éprouver : elle connait son avenir puisque c’est son passé. Ce jour est celui d’une première rencontre avec la mort, avec le vide et l’absence. Elle sait aussi une chose, importante et même déterminante : elle sait ce que cette ancienne elle-même, à 4 ans, n’a pas pu dire. Elle sait ce qu’elle aurait aimé entendre aussi et qu’on ne lui a pas dit. Il y a l’événement en lui-même et il y a la façon dont il a été traversé. Alors je lui suggère d’aller la rencontrer, dans ce moment ou tout va bien, ce calme avant la tempête. Elle s’approche. Un contact. Elle lui/se parle, lui/se prend la main. Elle lui murmure quelques mots… lui donne ce qu’elle-même n’a pas eu. Elle soigne par avance cette petite fille qu’elle connait si bien : elle prépare sa résilience. Elle trouve les mots justes, le bon regard, la bonne intention…

Je lui suggère de laisser passer quelques jours : le temps avance. Elle voit cette ancienne Clara, cette fois dans le chagrin. Elle va la voir à nouveau, et là aussi elle trouve les mots…la prend dans ses bras et l’autorise à se libérer de l’angoisse naissante. Elle rassure, console et comprend.
Je lui suggère de laisser passer quelques jours encore. Une autre rencontre, d’autres émotions… mais cette fois, la petite fille qu’elle voit est légèrement différente de celle qu’elle-même a été : elle a pris une autre direction. Quelques mots, des émotions partagées, une attention, un contact… c’est si peu de choses en apparence ! Mais le passé se réécrit à partir de ce décalage minime.
Elle sent cette différence. Elle sent que cette ancienne version d’elle-même a pris un chemin nouveau. Mais quel est l’écho de ce changement à travers le temps ? Je lui propose d’abandonner le présent, de devenir cette Clara de 4 ans, et de cheminer à partir d’elle vers l’avenir.
Elle a 4 ans, et elle sourit. Elle me dit quelques mots avec sa voix d’enfant. Quelque chose est différent dans son regard : un éclat, une maturité aussi… une liberté, une légèreté.
Le temps avance, le futur se précipite à nouveau… les années défilent et nous revenons au présent partagé.
A l’intérieur de Clara, il y avait toujours eu une petite fille de 4 ans qui n’avait pas pu apaiser son angoisse. Désormais, cette partie d’elle a grandi elle aussi.
Elle ouvre les yeux, l’éclat est là. Son sourire, lui aussi, témoigne du changement intérieur. Elle porte la main à sa poitrine, comme si elle cherchait quelque chose…. « il n’y a plus de vide, c’est plein ». Elle émerge. On ne revient pas à soi après une séance d’hypnose, tout comme on ne revient pas tout à fait d’un voyage : dans les deux cas, celui qui revient n’est pas tout à fait celui qui est parti. Pour elle, ce présent est différent. Son corps l’est aussi : il est libéré du poids du passé.

Le passé évolue, lui aussi…

“La conception que tout individu a du monde est et reste toujours une construction de son esprit, et on ne peut jamais prouver qu’elle ait une quelconque autre existence.” Erwin Schrödinger, L’esprit et la Matière.

La régression hypnotique ne se cantonne pas à la technique présentée dans ce cas : on peut aussi l’utiliser pour retrouver des capacités anciennes, se reconnecter à de vieux apprentissages et pour bien d’autres choses encore … l’outil est vaste et cet article ne prétend pas faire l’inventaire de ses possibilités.

L’idée est en tout cas de travailler sur notre construction personnelle. Nous nous racontons une histoire sur nous-mêmes, et cette histoire, nous l’appelons le passé. Cette histoire n’est pas objective, elle est mouvante et à la lumière d’une nouvelle information il nous arrive de la transformer.  Parfois, en cheminant à travers les âges, en avançant dans notre vie, nous vivons un événement qui nous marque profondément, qui nous blesse et nous déstabilise. Nous n’avons ni les outils, ni les connaissances, ni le recul pour le gérer. Alors nous continuons à avancer en laissant une partie de nous en arrière, engluée dans le passé.
Puis, en suivant notre chemin, nous prenons de l’expérience, de la force, de la sagesse et bien d’autres qualités encore.
Ainsi transformés, nous pourrions retourner en arrière et libérer cette partie que nous avons abandonnée sur le chemin… mais peut-être l’avons-nous oubliée ? Peut-être n’avons-nous pas l’idée d’aller la chercher ? Peut-être ne savons-nous pas que c’est possible… et peut-être, tout simplement, que notre état de conscience ordinaire ne nous permet pas de retourner là où elle nous attend depuis si longtemps.

En hypnose, il est possible de se souvenir, de revenir. De donner, de réparer et de faire grandir.
Beaucoup de personnes ont abandonné des parties d’elles-mêmes sur leur chemin…
Elles sont toujours là, à les attendre.
Il suffit de fermer les yeux…
Kevin FINEL
1 : http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0956797614562862

2  Loftus, E. F. 2005. “Planting misinformation in the human mind : A 30 year investigation of the malleability of memory”.

3 : http://www.prevensectes.com/psycho2.htm

 

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Quelques souhaits hypnotiques : revenons vers Hypnos http://kevin-finel.fr/quelques-souhaits-hypnotiques-revenons-vers-hypnos/ http://kevin-finel.fr/quelques-souhaits-hypnotiques-revenons-vers-hypnos/#comments Sat, 09 Jan 2016 09:19:35 +0000 http://kevin-finel.fr/?p=674   Je relisais il y a peu les « feuillets d’hypnos», de René Char. La référence au dieu Grec me plait : pendant la 2e guerre mondiale, résistant actif, le poète se surnomme hypnos : celui qui veille sur le peuple qui dort. Il est le gardien de la nuit, qui reste réveillé quand le monde est [...]

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Je relisais il y a peu les « feuillets d’hypnos», de René Char. La référence au dieu Grec me plait : pendant la 2e guerre mondiale, résistant actif, le poète se surnomme hypnos : celui qui veille sur le peuple qui dort. Il est le gardien de la nuit, qui reste réveillé quand le monde est endormi.

Il fallait sans doute un poète pour se rappeler le rôle de ce dieu ancien et par là-même, la signification première de notre pratique / métier / passion.

Nous ne tirons pas notre nom de Morphée, qui endort les mortels et dirige leurs rêves : la morphine, si elle est souvent utile, n’est sans doute pas le meilleur vecteur d’un éveil de la conscience…

Nous tirons notre nom de son père, Hypnos. Le dieu qui pouvait endormir les dieux, et Zeus lui-même !

Il le fait lors du siège de Troie : Zeus s’oppose à ce que les autres dieux aident les Grecs, Hypnos l’endort alors pour leur permettre d’intervenir pendant son sommeil.

J’y vois une belle métaphore de notre métier : lorsque nous hypnotisons quelqu’un, nous ne cherchons pas à endormir son être afin de le reprogrammer, comme le veut la croyance populaire. Non, nous cherchons plutôt à passer au-delà de la partie qui contrôle l’ordre établi, pour permettre à d’autres ressources, à d’autres possibles de s’exprimer.

Mon souhait, pour cette année, est qu’une pratique de l’hypnose qui va dans ce sens puisse se (re)développer. Une hypnose éthique, esthétique, poétique. Une hypnose utile surtout, et bénéfique.

Encore faut-il que les praticiens en hypnose puissent exprimer leurs talents sans embûches !

Et éviter les dangers qui pointent à l’horizon :

– Que l’hypnose soit récupérée par une profession unique. Certains médecins – très peu heureusement, mais on les entend ! – aimeraient aller dans cette direction, ceux-là même qui nient que l’hypnose est un art à part entière et que sa pratique consiste en un métier indépendant. Ceux qui pensent que seuls ceux qui ont le droit de soigner peuvent hypnotiser.

Confisquer cette pratique, pour une profession ou pour une autre, serait la réduire à une fraction de ce qu’elle est.

L’hypnose est une technique de communication : avec soi, avec les autres et avec le monde.

Elle peut être utile à la médecine, elle peut être utile à l’enseignement, au coaching, au management, à la négociation, à la performance, à la création artistique et à mille autres métiers.

Mais n’est-elle pas une matière indépendante ?

Elle est comme les mathématiques : utile en des endroits multiples, mais rattachée à aucun en particulier.

Je souhaite que nous développions ces différentes facettes pour que personne, jamais, ne puisse l’enfermer.

 

– Le spectacle, qui donne une image déformée et parfois effrayante.

L’hypnose peut être un bel outil de spectacle ! Mais parfois, le besoin de sensationnel et d’audience la fait aller vers le facile, le superficiel, et même le sordide.

Il est possible de proposer des numéros qui montrent l’hypnose sous un jour positif, même en étant dans le spectaculaire.

Il est possible de créer des spectacles hypnotiques qui éveillent la curiosité, l’attrait vers les « profondeurs » de notre être.

Je souhaite que les hypnotiseurs de spectacles pensent à tous leurs confrères accompagnants, qui utilisent cet outil au service des autres.

 

– Les guerres de chapelle, qui décrédibilisent la pratique.

Je ne pense pas être le seul à être lassé des conflits entre écoles et courants de pensée. Que d’énergie perdue dans des débats interminables qui, au fond, reposent plus sur des considérations mercantiles que sur de véritables convictions professionnelles.

Je souhaite que chacun fasse au mieux, travaille, cherche, publie, pratique…

Je souhaite que les écoles d’hypnose communiquent entre elles, travaillent à renforcer la qualité des praticiens, tout en conservant et même en développant leurs spécificités et particularités. 

 

– Enfin, je pense qu’il est temps de faire émerger notre discipline en lui donnant un fondement théorique propre, en l’émancipant des termes et définitions Freudienne pour lui créer son propre vocabulaire, ses propres définitions. Les linguistes le savent : on pense avec les mots qu’on nous donne. Il est difficile de penser nouveau avec des mots usés, connotés.

Je souhaite que l’on sorte progressivement des termes « conscient » et « inconscient » et de la prison conceptuelle qu’ils nous ont créée.

Parlons de la subjectivité et de ses modifications. Parlons des différentes formes de suggestibilité. Parlons des hypnoses au pluriel et non d’un état unique et identifié qui sera – à raison – toujours soumis à controverse.  (Pour cela nous avons créé les cours d’hypnologie et c’est une porte ouverte vers la recherche, et de nouvelles pensées.)

Tout cela pourrait nous rapprocher des racines de l’hypnose…

Je vous souhaite, à tous, une année merveilleuse. Inspirante. Hypnotique.

Kévin Finel

 

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